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Éloge funèbre prononcée par Laurent Latouche le 8 janvier 2020.

le 8 janvier 2020.

Mesdames, Messieurs,

A quelque titre que ce soit, famille, amis, voisins, collègues, camarades ici présents ou bien excusés parce que éloignés, nous sommes réunis pour un ultime hommage à Doumée, mais aussi pour apporter notre soutien à ses proches.

Doumée a été embauché au siège de l’ONCF le 1^er décembre 1977. L’association était alors installée dans les locaux de la fédération CGT des Cheminots, rue Pierre-Sémard dans le 9^ème arrondissement de Paris. En 1981, Doumée a vécu le déménagement de l’association qui a intégré le complexe CGT de Montreuil. Depuis lors, elle n’a jamais quitté les lieux, malgré un autre déménagement, mais c’était juste pour passer du second au troisième étage. Doumée était fière de son parcours et de son engagement professionnel durant ces quarante-deux années passées à l’O.N.C.F., l’Orphelinat National des Chemins de fer de France, œuvre sociale de la Fédération CGT des cheminots dont le but est de venir en aide à ses orphelins frappés par l’adversité.

Sa gentillesse, son professionnalisme, son écoute et son calme ont fait l’unanimité tant de la part des dirigeants de l’ONCF, de ses collègues de bureau, de tous les militants bénévoles ainsi que de tous les pupilles et leurs familles qu’elle a côtoyées et accompagnées au sein de notre œuvre sociale.

En effet, tout au long de sa longue carrière, elle a eu à cœur d’apporter la solidarité à nos pupilles. Sa discrétion nous aura toutes et tous marqués !

Le 1^er septembre dernier, Doumée faisait valoir ses droits à la retraite ! Retraite ô combien méritée, tout en sachant que la maladie était toujours présente, maladie contre laquelle Doumée, là encore, s’est battue avec force et courage et ceci durant de nombreux mois. Malgré tout, Doumée avait tenu à faire valoir ses droits à la retraite, acquis social qui comptait énormément pour elle, car nous ne l’oublions pas, Doumée était une militante.

Pour sa cessation de fonction, elle ne voulait aucune cérémonie ni hommage ! Elle argumentait cela en disant qu’elle ne méritait aucun honneur, elle n’avait fait que son travail ! Il m’aura fallu de très nombreuses et longues discussions avec elle pour la convaincre d’accepter que nous organisions une petite cérémonie pour fêter son départ à la retraite avec le personnel, les membres du bureau et les anciens responsables de l’association, ainsi que sa famille, qu’elle chérissait tant. Malheureusement, la maladie en a décidé autrement.

Pour ma part, à mon arrivée en 2011, je me souviens du travail et du rôle de Doumée au côté de l’équipe dirigeante du bureau et de son Secrétaire Général, Serge Hebras, lui aussi parti bien trop tôt en 2012. Lors de ma prise de responsabilité dans ces circonstances difficiles, Doumée m’a beaucoup aidé, au même titre que l’ensemble des militants, à assumer cette responsabilité confiée par la Fédération CGT des Cheminots. Que de temps avons-nous passé ensemble, à discuter et à échanger sur l’histoire de l’association, sur l’application du statut, sur l’accompagnement de nos pupilles vers une émancipation citoyenne et sur l’actualité sociale.

Avec cette camarade, les uns comme les autres, nous avons tous vécu et partagé à ses côtés un ou plusieurs de nos engagements.

Cela aura toujours été des moments de riches échanges et d’une grande fraternité.

Comme la foudre peut frapper soudainement, la terrible nouvelle nous est parvenue le 27 décembre. Doumée venait d’être enlevée à l’affection de tous. L’injustice est là, terriblement présente pour sa famille, pour ses proches, pour les membres de l’association et pour les pupilles, pour nous tous qui l’avons appréciée. Injustice aussi pour elle-même puisqu’au moment où l’âge de la retraite sonne, au moment où elle aurait pu prendre le recul nécessaire pour apprécier le chemin parcouru dans toute sa vie active, elle est emportée à l’affection de tous.

Au nom de tous les militants de l’ONCF et de la Fédération CGT des cheminots, en ce moment si douloureux, nous souhaitons adresser l’expression de nos plus sincères condoléances ainsi que l’assurance de notre indéfectible soutien à toute la famille de Doumée, en particulier à Joé, son mari, à Yohann son fils, à Mylène sa belle-fille ainsi qu’à Paul et Jules ses deux petits-fils, et à sa maman.

Sachez que Doumée restera dans nos cœurs et nos mémoires.